Ce dimanche 16 Février 2020 3T-NLG organisait son premier stage de Tai Chi Chuan style Chen.
L’objectif de la journée était le perfectionnement, ainsi que la découverte d’autres aspects de la pratique tels que la poussée des mains (« tuishou ») et le sabre ou la lance. Nous étions 15 pour cette première session, des écoles de Champs-sur-Marne, Noisiel, Gentilly et Noisy le Grand, où enseigne Nicole Castel. Voici le compte rendu du déroulement de cette journée.
La matinée fut consacrée à des ateliers destinés à mieux ressentir quelques qualités essentielles dans la pratique du Tai Chi: l’enracinement, le renforcement du centre et le relâchement.
Premier atelier consacré au rôle du dos dans la posture et dans le mouvement.
Chacun a d’abord pu, dans la posture Wuji, dos au mur, corriger son placement: pression du sommet de la tête (baihui) vers le ciel, la poitrine relâchée pour laisser descendre le souffle vers l’abdomen, le poids du corps qu’on laisse s’enfoncer dans le bassin grâce au relâchement des hanches. Ce double mouvement, vers le haut et vers le bas crée un étirement de la colonne vertébrale qui renforce le centre et permet le relâchement périphérique et interne.
A partir de cette posture enracinée, on a observé qu’en ouvrant et repoussant le bas du dos contre le mur, les bras, relâchés, s’étendaient sans effort, vers le haut et vers l’avant. On a testé cela d’abord seuls puis avec l’opposition d’un partenaire; d’abord contre le mur puis sans l’aide de cet appui.
Ce mouvement est en fait le premier de la forme Laojia Yilu. Chacun a pu le répéter, en intégrant l’action du dos, les mouvements d’ouverture / fermeture s’harmonisant naturellement avec la respiration, les bras se soulevant sans effort (d’où la consigne «laisser monter les bras»).
Plus qu’une simple clé de voute dans le maintien de la posture, le dos est bel et bien « vivant » dans chaque mouvement. C’est ce que rappelle la consigne donnée parfois dans la posture de l’arbre « écoutez derrière ».
Second atelier consacré aux compétences «Peng Jin», et «Fang Song»
Le Peng Jin ou juste Peng, combine le relâchement du corps (Fang Song) et son extension. Il s’agit d’étendre sans rigidifier. Une autre traduction est contenir vers l’extérieur. Compétences essentielles, extension et relâchement sont au coeur de tous les mouvements du Tai Chi Chuan.
Toujours dans la position Wuji, ancré dans les hanches qui restent de face, alternance de poussées main gauche / retrait main droite, puis inversement.
Paumes ouvertes d’abord, main avant repoussant vers l’extérieur, main arrière tournée vers le haut. On recherchera l’extension des tendons, depuis le dos jusqu’à l’extrémité des doigts, les muscles restant détendus, ainsi que les coudes et les épaules.
En application avec un partenaire qui fera une double saisie des poignets, l’extension vers l’avant et l’arrière déstabilise l’opposant. Grace à l’action du dos, cela demande très peu d’effort. La simple rotation du poignet de la main arrière en direction du pouce de l’opposant suffit à se dégager facilement de sa saisie.
Même exercice ensuite, poings fermés. Nous avons corrigé l’alignement des poings, avec l’intention portée sur les deux phalanges index/majeur, bras non tendu, coudes et épaules toujours relâchés vers le bas.
On a pu constater que l’extension et l’opposition main avant / arrière créaient un effet ressort au niveau de la taille, qu’on exploite dans la forme Laojia Yilu pour armer et frapper. Retour à la forme donc, et répétition de cette séquence: la libération du « ressort » de la taille, accompagné de la pression de la hanche droite, et du relâchement de la hanche gauche (gâchette) donneront (avec la pratique …) vitesse et puissance à la frappe. Le fameux «Fajin». Sans jamais forcer sur le bras qui frappe, qui doit rester détendu. Le mouvement de retrait du bras arrière augmente la vitesse et l’intensité.
Les ateliers de l’après-midi ont permis d’appliquer en situation ce qu’on a vu le matin.
Séquence Chan Si Gong en guise d’échauffement …
… et en préparation au travail des Tuishou à suivre. Nous avons insisté sur les transferts de poids, la rotation de la taille avec relâchement des hanches … toujours la même histoire …
Séquence de poussée des mains ou « Tuishou »
Dans sa forme simple, à une main, cela nous a permis de constater l’importance :
- de l’encrage au sol et de la verticalité du corps pour maintenir la stabilité
- du « peng » pour préserver son espace vital
- du relâchement des bras pour mieux sentir les mouvements de l’opposant
- du relâchement et de la mobilité des hanches, pour absorber et rediriger sa force
Séquence Laojia Yilu
Retour sur la forme Laojia Yilu, première partie. Exécutée d’abord en groupe, chacun a ensuite pu revenir sur des passages de son choix, individuellement ou en mini-groupe, et poser des questions.
Séquence armes
En deux ateliers, chacun a pu travailler ou découvrir une arme courte et une arme longue du style Chen: le sabre et la lance.
Séquence relâchement
Pour finir, Martin nous a proposé 3 exercices de type Qi Gong, visant plus particulièrement le renforcement et l’assouplissement les lombaires.